Raoul Bournigat stationnait sa vieille Renault 4L d'un autre âge, vert absinthe, sa boisson préférée, sur le parking de la compagnie. Tout en sifflotant l'air de « La pitchouri », vêtu très local, aux pieds espadrilles noires à moustaches, pantalon en jean bleu, polo Lacoste noir distendu un peu défraîchi, large béret béarnais enfoncé jusqu'aux oreilles, baise en ville sur l'épaule, il s'extirpa de son engin extra-terrestre avec quelques difficultés en raison d’un embonpoint sympathique. Il avait l'air d'un brave homme, un reporter heureux Bournigat, il faisait plaisir à voir.
Le bonhomme, la quarantaine bien sonnée, un mètre soixante cinq à tout casser, rondouillard, fine moustache noire, fervent adepte de la marche du journaliste, c'est-à-dire en canard, s'avançait tranquillement vers l'entrée du bâtiment. Morgan et Jauréguiberry observaient sa progression depuis la fenêtre de la salle de réunion. Jauréguiberry senti, malgré lui, comme une bouffée de chaleur lui monter à la tête. Sa rancœur envers Bournigat ne s'est jamais éteinte, il ne pouvait pas l'encadrer. Il murmura entre ses dents à l’intention de Morgan :
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