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Marcel chez les naturistes...

LA GENDARMERIE ENQUETE AU CAMPING D’ARNAOUTCHOT.


Prochaines aventures des brigadiers Morgan et Marcel…à paraître.


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Le gendarme Marcel Parayous, un vieux de la vieille dans la gendarmerie doit enquêter en toute discrétion au cœur du magnifique camping d’Arnaoutchot à Vielle-Saint-Girons en compagnie de Jérôme, un jeune gendarme.


Extrait…


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…/Jérôme souriait et depuis longtemps se doutait des raisons qui angoissaient le bon vieux Marcel béotien des centres de naturistes. Se balader à poil dans les douches après un viril combat rugbystique entre voyous mâles de bonne famille, pas de problème, il connaissait. Mais lanterner, l'air de rien les fesses à l'air parmi une assemblée mixte, en ville pour ainsi dire, ça le rendait nerveux et agoraphobe nu. Comme il venait de le dire, victime d'une crampe espiègle et il se couvrirait de honte. Jérôme, en fin psychologue entreprit de lui démontrer l'aberration de son raisonnement :


- Tu fais fausse route Marcel, si d'aventure tu étais victime, ce n'est pas le terme qui convient, disons confronté à une telle situation, je te rassure, personne autour de toi n'en ferait cas, mais honnêtement ça ne peut pas arriver.


Marcel, concentré, écoutait avec attention l'exposé que le jeune Jérôme venait d'entamer et qu'il poursuivait avec application.


- Tiens Marcel, toi l’œnologue averti dont Morgan m'a dit le plus grand bien, tu saurais, au nez, et ce n'est pas le pif qui te manque, reconnaître un graves d'un Saint-Emilion, pas vrai ?


Le mastard ne voyait pas très bien où Jérôme voulait l'emmener, mais s'il l'attaquait sur ses compétences en vin le gamin allait tomber sur un véritable connaisseur. Marcel resta muet il n'en ouvrit pas moins tout grand ses oreilles de vieux pilier, rongées par les mêlées d'antan. Jérôme après un court silence reprit :


- Imagine une bouteille posée sur une table, un trois quart type bordelaise sans étiquette, sans aucune marque distinctive, au verre épais et foncé, pleine sans doute d'un liquide plutôt rouge brun. Tu te la représentes cette chopine, sa bague, son col, et puis son corps avec ses épaules, son ventre et son fond, disons son cul. Je doute que cela t'évoque ou provoque chez toi le moindre intérêt, tout au plus une simple petite curiosité. Je ne sais même pas si tu la remarqueras cette foutue bordelaise, nue sans étiquette, quelconque en sorte.

Marcel amateur de grands vins connaissait parfaitement la composition d'une bouteille et la description que venait d'en faire Jérôme ne le surprenait nullement. Ce qui l'interpellait c'était le rapport qu'il pouvait y avoir entre un simple trois quart et le naturisme. Jérôme relança la machine :

VOIR LA SUITE AU DOS…



- Bon, maintenant, sur la même table, tout à côté de cette bouteille anonyme tu en aperçois une seconde. Aussitôt tu remarques la capsule bien rouge, verte sur le dessus, qui enserre délicatement son goulot, elle porte une superbe étiquette finement imprimée, et de l'endroit où tu te trouves tu peux également deviner qu'une contre étiquette est apposée sur l'autre face. Quelle va être ta réaction ? …

Marcel, les yeux pétillants, ne se fit pas prier pour répondre :

- Eh pardi macarelle, une boutanche de cet acabit, ça m'intéresse au plus haut point. La première chose que je regarde c'est la capsule, elle est verte une appellation d'origine contrôlée donc. J'admire sa collerette d'un rouge parfait qui descend juste ce qu'il faut, au millimètre près. Ensuite le plus important, je lis l'étiquette, une œuvre d'art, un grand cru, le nom du château m'émoustille, j'imagine dans ma tête ces parfums boisés de framboise, de fruits rouges mélangés. Enfin pour terminer je me documente en parcourant les informations portées sur la contre-étiquette, mais j'ai déjà les paluches qui tremblent.

- Et alors tout ça qu'est-ce que ça te provoque ?

- Eh mille dieux, ça me rend tout chose, ça me bouleverse, j'ai le désir fou de le goûter ce sang de la vigne, je salive, je bave, je cherche désespérément un tire-bouchon pour déflorer la fifille, je sors mon « Layole » et je l'ouvre délicatement, je renifle le bouchon. Que du bonheur ! Et je ne parle pas de la suite...

Mais dis-moi, peut-être que la bouteille sans étiquette contenait le même breuvage délicieux, qui sait, encore meilleur, non ? Et pourtant tu ne l'as même pas regardée. Elle n'a provoqué en toi aucune réaction, aucun sentiment, pas la moindre crampe, pas la moindre salivation.


Une énorme surprise se lisait dans les yeux de Marcel qui venait soudainement de se tourner vers Jérôme, il n'avait pas vu les choses sous cet angle. Jérôme ajouta :


- Eh bien Marcel chez les naturistes c'est pareil, pour éprouver du plaisir il faut impérativement lire les étiquettes, imaginer ce qu'elles cachent, enlever délicatement la capsule, puis le bouchon et enfin avoir la confirmation du parfum de framboise, et terminer en accédant au bonheur de la boire cette merveilleuse bouteille, si l'on peut dire, tu vois de quoi je parle ?


En quelques phrases Jérôme venait de rassurer Marcel qui assimila immédiatement une partie de la philosophie de cette pratique, le naturisme. Il lui restait maintenant quelques instants avant de tester tout cela sur le terrain. /…




La suite prochainement aux éditions Cairn, chez votre libraire.

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