.../C’est l’heure des braves, c’est l’heure des noctambules fouineurs, des gratteurs aigrefins, des petits malins efficients qui possèdent toujours un coup d’avance. L’Apache et Kafécho appartiennent à cette race de vainqueurs. Il est rare que ces deux renards n’entament leur journée, ou leur nuit avant vingt-trois heures, c’est le cas ce soir.
— Alors Lucas, t’es resté collé, tu commences à fatiguer, la noye va finir par avoir ta peau mon gars. Je t’attends depuis un quart d’heure.
— Ouais David, peut-être, l’usure du temps, mais quand sonnera l’heure j’aurai du mal, comme toi d’ailleurs, à mettre la flèche pour cultiver mes tomates ou aller à la pêche. Je t’avoue que c’est de plus en plus compliqué le job sans compter que les bœufs carotte sont de moins en moins coulants.
— Je suis de ton avis mec, mais je ne supporte pas l’idée de laisser les truands trafiquer à loisir et terroriser les braves gens. Je me tape de la déontologie, j’en ai plus rien à secouer, c’est la guerre mon pote, et à la guerre tous les moyens sont bons, surtout les nôtres. Tu sais comme moi qu’on n’a jamais profité de notre statut de flic pour notre propre compte. Si on a frisé, parfois franchi la ligne continue c’est toujours pour le bien de la société, pas pour le nôtre. Pas vrai ? /...