Jules et Marcel se déconfinent

Après le déconfinement (le cinquième), sous les platanes du café du midi.

- Salut Marcel, enfin on se le boit sous la tonnelle ce petit jaune. C’est ça le bonheur.

- Boudu Jules, déconfinement, un mot nouveau, quand on était jeunes on ne le connaissait pas.

- Tè ! Justement ce nouveau vocabulaire, présentiel par exemple qu’es acquo ?

- Eh bé couillon, c’est quand tu es présent au boulot ou à l’école pardi !

- Diou biban ! Quand j’étais minot, c’est pas comme ça qu’il disait le père Lacome, l’instituteur.

- Ah bon ?

- Nom de chien, un jour j’ai musardé avant d’arriver à l’école, vers huit heures. J’observais un magnifique chardonneret posé sur le bord de la piscine de la voisine qui d’ailleurs n’avait pas de sous-tif. Pute borgne ! Encore un nouveau mot, « Topelesse », mais magnifique. Le chardonneret Marcel, le chardonneret pas le topelesse. D’ailleurs la réponse est contenue dans la question : Top laisse, danger Marcel, danger.

- Reviens-en à ton présentiel Jules.

- Macarelle, ce jour-là l’instit ne m’a pas parlé de présentiel, il te m’a foutu deux baffes que le claquement s’est entendu jusqu’à bordeaux, j’en suis tombé sur le cul. Et inutile de te dire que je ne m’en suis pas vanté à la maison que je manquais de présentiel à l’école.

- Je comprends mieux Jules ? présentiel c’est l’inverse d’école buissonnière.

- Parfait Marcel, alors on peut dire que Topelesse c’est mystique, l’inverse de Saint invisible.

- Putain de Jules, dommage que tu aies manqué de présentiel à l’école, tu aurais pu devenir intelligent. Allez, savoure et suce bien les glaçons, ça détend avant le prochain confinement.